Et
les gagnants du premier tour sont, dans l’ordre : l’abstention, le Front
national et la droite classique.
Les
ingrédients du 21 avril 2002 sont là. A l'époque, Lionel Jospin avait parlé
d'un « coup de tonnerre ».
Douze ans plus tard, l'expression revient à l'esprit pour qualifier le choc politique
que constitue le scrutin de dimanche : une branlée, une raclée, une
dérouillée… pour notre Parti.
Evidemment,
l'analogie n'est pas totale. En 2002, la gauche avait été éliminée au premier
tour de la présidentielle. Cette année, nous conserverons de nombreuses villes,
le nombre inédit de triangulaires qui nous opposeront à l'UMP et au FN au second tour étant
d'ailleurs, pour nous, une aubaine... pour autant nous ne pouvons nous
satisfaire de cette réalité. Pour nous socialistes au pouvoir, le revers est sérieux. Bien plus préoccupant que ce
que les sondages laissaient entrevoir. Bien plus profond que ce que craignaient les « barons »
de notre Parti.
Qu'espérions-nous
en tant que militant PS à la veille du premier tour ? Que les Français aillent voter. Pari perdu : l’abstention 38,72% au plan national soit + 5 % qu’en 2008 ; 30,64% à Digne-les-Bains (33,71% en
2008) ; 43,24% à Manosque… jamais ils ne se sont aussi peu
mobilisés pour un premier tour d'élections municipales en cela nous devons nous
interroger.
Dans
la perspective de la présidentielle de 2017, ce peut être pour la droite un atout décisif que ce vote municipal
soit amplifié par les échéances à venir : européennes, sénatoriales.
Avant
de se projeter aussi loin, ce premier tour d'élections municipales
permet d'anticiper sur quelques échéances futures. Les européennes du
25 mai, d'abord : au vu des résultats de dimanche, le succès du FN et le revers
du PS pourraient être encore plus saillants que prévu. Les sénatoriales de
septembre, ensuite : nous la gauche, actuellement, avons une avance de sept
sièges au Palais du Luxembourg.
Tout laisse penser que la droite pourrait y redevenir majoritaire, comme ce fut le cas pendant des
décennies avant 2011.
Si
le second tour, dimanche 30 mars, confirme les tendances du premier, ces
municipales, au-delà de leurs effets immédiats, risquent d'avoir des conséquences à plus long terme. Comme le furent
celles de 1977,1983, 1995 qui avaient été annonciatrices, pour les
gouvernements de l'époque, de lendemains qui déchantent.
Nous militants sommes pris dans ce
« tourbillon », sommes aux premières loges, à la
« ramasse », se questionnant sans cesse face aux stratégies
développées au plan national, au plan local par quelques uns, pour quelques uns
ce, tout particulièrement pour ces municipales. La ligne de notre Parti devient
« floue », la fédération illisible contestant la souveraineté de
notre section là encore au bénéfice de quelques uns… Le 5 décembre dernier
j’écrivais « Ce combat des municipales, nous devons le
mener collectivement. N’ignorons pas la désespérance, le désintérêt grandissant
de nombre de nos concitoyens, et parmi eux les classes les plus populaires,
pour la politique. Repenser la fonction de notre parti, le revivifier n’est pas
un but en soi, mais un moyen. Un moyen pour répondre aux défis posés par
le basculement de notre monde. Un moyen pour repenser notre vision politique. J’éprouve
ce besoin de démocratie comme nombre d’entre vous. Alors, cessons nos luttes
internes pour que nous puissions contredire ceux qui se répandent sur l’état de
nos forces, les dissensions réelles où supposées, qu’ils colportent… ».
Puis apparaît dans HPI, le 14 mars 2014, un article de notre secrétaire fédéral
vantant l’excellent travail de notre section, entre autre, en des termes
choisis « c’est le signe d’une section qui plonge. Pendant six ans, elle a
été dans la critique systématique mais sans jamais faire de propositions
concrètes…Et aujourd’hui, sans leader, on voit que la section PS n’a rien fait
pour monter une liste, certains, au dernier moment ont voulu se
raccrocher… ». D’une part ce « donneur de leçon » fait partie de
la section, d’autre part il laisse entendre que les statuts et règles internes
sont néants alors qu’il devrait en être le gardien !!!
La lisibilité
de notre action appartient à tous mais delà à ce que les difficultés internes,
qui ne sont pas à nier, se retrouvent dans la presse…quel aveux d’impuissance
de sa part à diriger une fédération, à dynamiser les sections, les informer
mais surtout à jouer collectivement.
Ces
comportements, ces errements nous les retrouvons à tous les étages de notre
Parti. Il nous faut les combattre et surtout veiller à ce que nous-mêmes
n’empruntions pas cette voie.
Dimanche, la
candidate du mouvement Bleu Marine est arrivée en tête au premier tour de
l’élection municipale avec 27,69%, suivi de près par deux listes « divers
gauche » (chercher l’erreur). Il n’y avait pas de candidat socialiste à
cette élection… On s’interroge, les Dignoises et Dignois s’épient, s’observent,
se parlent, se posent des questions… Certains s’indignent, d’autres disent
qu’il fallait s’y attendre au vu du rejet du « politique » en
général, des « affaires »…
Et bien moi je
suis un républicain, un démocrate qui a la culture du suffrage universel, je
dis et redis que le premier devoir des politiques est d’écouter leurs
concitoyens. Ecouter c’est comprendre et non faire semblant préférant attendre
en lieu et place de changer de politique.
Ne laissons
personne décider à notre place, rassemblons-nous, travaillons ensemble.
"C’est par des informations étendues
et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen
de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde." Jean
Jaurès
Le
Secrétaire de Section
J
Marie CHALONS
24 mars 2014
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