lundi 20 janvier 2014

Conférence de presse de François Hollande


Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de François Hollande

Lors de la troisième conférence de presse de son mandat, mardi 14 janvier, François Hollande a annoncé l'ouverture de plusieurs chantiers, notamment en matière d'économie.


« Je fixe un nouvel objectif : que d'ici 2017, pour les entreprises et les travailleurs indépendants, ce soit la fin des cotisations familiales, ce qui représente 30 milliards d'euros de charges, a annoncé le chef de l'Etat. C'est la condition pour que les entreprises retrouvent de la marge – non pas pour leur faire plaisir, pour leur faire quelque cadeau. » M. Hollande a insisté sur le fait que « c'est sur l'offre qu'il faut agir ».

M. Hollande a également estimé qu'il fallait « donner de la visibilité aux entreprises. Nous fixerons un horizon – 2017 – avec une trajectoire de prélèvements obligatoires pour les entreprises. Mon objectif est aussi une diminution de taxes – qui parfois coûtent plus cher à recouvrer que ce qu'elles rapportent. Un premier axe sera posé pour 2015 ». Pour M. Hollande, qui a démenti « être gagné par le libéralisme », il s'agit du « plus grand compromis social depuis des décennies ».

Pour M. Hollande, ces mesures en faveur des entreprises doivent être compensées. Les contreparties « doivent être définies au niveau national et déclinées par branche ».

« Elles porteront sur des objectifs chiffrés d'embauche, de travail des jeunes ou des seniors, la formation, les salaires et la modernisation du dialogue social. Un observatoire sera mis en place et le Parlement y sera associé.

Un document formalisera les engagements et les modalités de suivi des contreparties. Le gouvernement engagera sa responsabilité devant l'Assemblée sur ce texte, une loi sera votée à l'automne. »

  • Chômage : « Nous n'avons pas encore gagné la bataille »

« Nous ajouterons 50 000 emplois d'avenir sur 2014 », s'est engagé le chef de l'Etat. Il s'agit d'une mesure phare de la politique de l'emploi du gouvernement. Selon les chiffres du ministère de l'emploi, le cap des 60 000 contrats a été dépassé fin septembre, et l'objectif des 100 000 emplois d'avenir fixé pour 2013 devrait être atteint.

F. Hollande a noté que « depuis six mois le chômage des jeunes a reculé ». « Il y a eu une stabilisation du chômage et une tendance se dessine. Mais nous n'avons pas encore gagné la bataille pour l'emploi », a-t-il reconnu, lui qui a promis tout au long de l'année 2013 une inversion de la courbe du chômage.

  • Roms : le président se justifie

Sur la question des Roms, Francois Hollande a pris des accents nouveaux, ce mardi 14 janvier. Alors qu'un rapport fustige le « doublement » du nombre d'évacuations de campements illicites, le chef de l'Etat n'a pas cherché à minimiser ce chiffre : « Il n'y a pas d'autres règles que l'application de la loi », a-t-il notamment déclaré, tout en ajoutant qu'il n'avait pas « à rougir ».

  • Une possible réduction du nombre de régions

« Les régions se verront confier dans une nouvelle loi de décentralisation un pouvoir réglementaire local pour [leur] donner encore plus de liberté », a déclaré M. Hollande.

  • Mise en place d'un conseil stratégique de la dépense publique

Le chef de l'Etat a annoncé qu'il n'y aurait pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages ». Les économies doivent être « un préalable à toute baisse d'impôts », a déclaré M. Hollande, ajoutant que celles-ci ne doivent pas « se traduire par un transfert de charges de l'entreprise vers les ménages, qui ne le supporteraient pas ». Il a également annoncé la « création d'un conseil stratégique de la dépense publique » qui se réunira chaque mois pour évaluer les politiques publiques.

  • Education : des « mesures d'une ampleur inédite »

François Hollande a promis des « mesures d'une ampleur inédite » pour rendre « plus attractifs les postes d'enseignants » en zones d'éducation prioritaire, précisant qu'un plan pour les ZEP devrait être annoncé le 15 janvier, avec une « décharge horaire » pour avoir moins de cours à assurer qu'actuellement, et donc plus de temps pour se concerter, travailler en équipe, etc.

  • Fin de vie : un accord « sans polémique, sans divisions »

« Le comité consultatif d'éthique remettra ses conclusions dans les prochaines semaines, la ministre de la santé fera ses consultations dans les prochaines semaines pour qu'un accord le plus large possible puisse être trouvé, sans polémique, sans divisions », a dit le chef de l'Etat.

« Il s'agit de permettre à toute personne majeure atteinte d'une maladie incurable, provoquant une souffrance psychologique ou physique insupportable, de pouvoir demander dans des conditions strictes une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »

  • L'axe franco-allemand

Saluant le « premier pas » que représente l'instauration d'un salaire minimum en Allemagne, M. Hollande a souligné que la France devait aussi « harmoniser les règles fiscales, notamment pour les entreprises, entre la France et l'Allemagne ».

Mais la France et l'Allemagne doivent également se « coordonner pour la transition énergétique. C'est un grand enjeu pour l'Europe mais nous devons, France et Allemagne, montrer l'exemple », a-t-il ajouté. Enfin, la France et l'Allemagne doivent œuvrer à un « couple franco-allemand qui puisse agir pour l'Europe de la défense », a indiqué le chef de l'Etat.

  • Interventions militaires en Afrique

Alors que la France est engagée au Mali et en Centrafrique, le chef de l'Etat a reconnu que « tout n'est pas réglé ».

« Je le réaffirme ici : nous allons continuer le travail, dans un contexte forcément différent (...). Nous n'avons pas vocation à choisir les dirigeants de la Centrafrique. La France aide mais ne se substitue pas, ce temps-là est révolu. »

Le président a écarté l'éventualité d'un renforcement des effectifs français en Centrafrique. Environ 1 600 soldats français sont déployés, aux côtés de plus de 4 000 soldats de la force africaine. Quant au Mali, les effectifs seront ramenés de 2 500 hommes actuellement à 1 600 à la mi-février, puis à 1 000 dans un futur proche.

  • Des djihadistes français en Syrie

François Hollande a indiqué que 700 français se trouvaient actuellement dans les rangs djihadistes en Syrie. L'annonce de ce chiffre a toutefois surpris les experts au sein de la justice antiterroriste ou dans les services de renseignement. Car les éléments actuellement retenus par les autorités font état d'environ 200 Français qui se trouveraient sur le sol syrien combattant dans des groupes islamistes radicaux.

 

                                                                                                                                   15/01/2014

                                                                              Résumé réalisé à partir du journal Le Monde

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