Ce qu'il faut retenir de la
conférence de presse de François Hollande
Lors de la troisième conférence de presse de son mandat,
mardi 14 janvier, François
Hollande a annoncé l'ouverture de plusieurs chantiers, notamment
en matière d'économie.
- Des mesures en faveur des entreprises...
« Je fixe un nouvel objectif : que d'ici 2017, pour les entreprises et
les travailleurs indépendants, ce soit la fin des cotisations familiales, ce
qui représente 30 milliards d'euros de charges, a
annoncé le chef de l'Etat. C'est la
condition pour que les entreprises retrouvent de la marge – non pas pour leur faire plaisir,
pour leur faire quelque
cadeau. » M. Hollande a insisté sur le fait que « c'est sur l'offre qu'il faut agir ».
M. Hollande a également estimé qu'il fallait « donner de la visibilité aux entreprises. Nous fixerons
un horizon – 2017 – avec une trajectoire de prélèvements obligatoires pour les
entreprises. Mon objectif est aussi une diminution de taxes – qui parfois
coûtent plus cher à recouvrer que ce qu'elles rapportent. Un premier axe
sera posé pour 2015 ». Pour M. Hollande, qui a démenti « être gagné par le libéralisme », il s'agit
du « plus grand compromis social
depuis des décennies ».
Pour M.
Hollande, ces mesures en faveur des entreprises doivent être compensées.
Les contreparties « doivent être définies au
niveau national et déclinées par branche ».
« Elles porteront sur des
objectifs chiffrés d'embauche, de travail des jeunes ou des seniors, la formation, les salaires et la
modernisation du dialogue social. Un observatoire sera mis en place et le
Parlement y sera associé.
Un document formalisera les
engagements et les modalités de suivi des contreparties. Le gouvernement engagera
sa responsabilité devant l'Assemblée sur ce texte, une loi sera votée à
l'automne. »
- Chômage : « Nous n'avons pas encore gagné la bataille »
« Nous ajouterons 50 000
emplois d'avenir sur 2014
», s'est engagé le chef de l'Etat. Il s'agit d'une mesure
phare de la politique
de l'emploi du gouvernement. Selon les chiffres du ministère de l'emploi, le cap des 60 000 contrats a
été dépassé fin septembre, et l'objectif des 100 000 emplois d'avenir fixé pour
2013 devrait être atteint.
F. Hollande a noté que « depuis six mois le chômage des jeunes a reculé ».
« Il y a eu une stabilisation du chômage et une tendance se dessine. Mais
nous n'avons pas encore gagné la bataille pour l'emploi », a-t-il reconnu,
lui qui a promis tout au long de l'année 2013 une inversion de la courbe du
chômage.
- Roms : le président se justifie
Sur la
question des Roms, Francois Hollande a pris des accents nouveaux, ce mardi 14
janvier. Alors
qu'un
rapport fustige le « doublement » du nombre d'évacuations
de campements illicites, le chef de l'Etat n'a pas cherché à minimiser ce
chiffre : « Il n'y a pas d'autres règles que l'application de la loi »,
a-t-il notamment déclaré, tout en ajoutant qu'il n'avait pas « à rougir ».
- Une possible réduction du nombre de régions
« Les régions se verront confier dans une
nouvelle loi de décentralisation un pouvoir réglementaire
local pour [leur] donner encore
plus de liberté », a déclaré M. Hollande.
- Mise en place d'un conseil stratégique de la dépense publique
Le chef de
l'Etat a annoncé qu'il n'y aurait pas de
« transfert de charges des entreprises vers les ménages ». Les économies
doivent être « un préalable à toute baisse d'impôts », a déclaré M. Hollande,
ajoutant que celles-ci ne doivent pas
« se traduire par un
transfert de charges de l'entreprise vers les ménages, qui ne le supporteraient
pas ». Il a également annoncé la
« création d'un conseil stratégique de la dépense publique » qui se
réunira chaque mois pour évaluer les
politiques publiques.
- Education : des « mesures d'une ampleur inédite »
François Hollande
a promis des « mesures d'une ampleur
inédite » pour rendre « plus attractifs les postes d'enseignants »
en zones d'éducation prioritaire, précisant qu'un plan pour les ZEP devrait être annoncé le
15 janvier, avec une « décharge
horaire » pour avoir moins de
cours à assurer
qu'actuellement, et donc plus de temps pour se concerter, travailler en
équipe, etc.
- Fin de vie : un accord « sans polémique, sans divisions »
« Le comité consultatif d'éthique remettra ses conclusions dans les
prochaines semaines, la ministre de la santé fera ses consultations dans les prochaines
semaines pour qu'un accord le plus large possible puisse être trouvé, sans
polémique, sans divisions », a dit le chef de l'Etat.
« Il s'agit de permettre à toute
personne majeure atteinte d'une maladie incurable, provoquant une souffrance
psychologique ou physique
insupportable, de pouvoir demander dans des
conditions strictes une assistance médicalisée pour terminer sa vie
dans la dignité. »
- L'axe franco-allemand
Saluant le « premier pas » que représente
l'instauration d'un salaire minimum en Allemagne,
M. Hollande a souligné que la France devait aussi « harmoniser les règles fiscales, notamment pour les entreprises, entre
la France et l'Allemagne ».
Mais la
France et l'Allemagne doivent également se
« coordonner pour la transition énergétique. C'est un grand enjeu pour l'Europe
mais nous devons, France et Allemagne, montrer l'exemple », a-t-il ajouté. Enfin,
la France et l'Allemagne doivent œuvrer à un «
couple franco-allemand qui puisse agir pour l'Europe de la défense »,
a indiqué le chef de l'Etat.
- Interventions militaires en Afrique
Alors que la
France est engagée au Mali
et en Centrafrique,
le chef de l'Etat a reconnu que « tout
n'est pas réglé ».
« Je le réaffirme ici : nous allons continuer le
travail, dans un contexte forcément différent (...). Nous n'avons pas vocation
à choisir les
dirigeants de la Centrafrique. La France aide
mais ne se substitue pas, ce temps-là est révolu. »
Le président
a écarté l'éventualité d'un renforcement des effectifs français en
Centrafrique. Environ 1 600 soldats français sont déployés, aux côtés de plus
de 4 000 soldats de la force africaine. Quant au Mali, les effectifs seront
ramenés de 2 500 hommes actuellement à 1 600 à la mi-février, puis à 1 000 dans un futur proche.
- Des djihadistes français en Syrie
François
Hollande a indiqué que 700 français se trouvaient actuellement dans les rangs
djihadistes en Syrie.
L'annonce de ce chiffre a toutefois surpris les experts au sein de la justice antiterroriste ou dans les services de renseignement. Car les
éléments actuellement retenus par les autorités font état d'environ 200
Français qui se trouveraient sur le sol syrien combattant dans des groupes islamistes
radicaux.
15/01/2014
Résumé réalisé à partir du
journal Le Monde
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